Actualités WTA Tour

Melbourne 2009, balles neuves
La saison de tennis débute réellement, lundi, avec l’Open d’Australie.

LIONEL FROISSART

Volatile. Du côté des filles, françaises ou pas, la situation est beaucoup moins limpide. Tout simplement parce que depuis le départ à la retraite de la Belge Justine Henin, le tennis féminin se cherche une patronne, une vraie. Une fille que toutes les joueuses redouteraient parce qu’elle serait celle à battre à chaque tournoi. Or, la hiérarchie féminine est plus que mouvante. La numéro 1 actuelle, la Serbe Jelena Jankovic n’a pas accroché un seul tournoi du Grand Chelem à son palmarès. Y parvenir tout en restant au sommet de la hiérarchie sera son plus grand défi de la saison 2009, d’autant que la Serbe présente quelques failles, et son physique lui joue parfois des tours. Mais elle peut aussi compter sur une concurrence friable et volatile. Ainsi, la grande Maria Sharapova, victorieuse de l’Open d’Australie l’année dernière, ne défendra pas son titre à Melbourne. La Russe ne se sent pas encore rétablie à la suite d’une opération à l’épaule droite.

Tourments. Le classement de l’Américaine Serena Williams, 2e au dernier pointage, malgré une motivation branchée sur courant alternatif démontre à quel point la hiérarchie féminine est aléatoire. La Russe Elena Dementieva doit surtout à sa régularité d’apparaître à la 4e place juste devant la Serbe Ana Ivanovic qui n’a pas cessé de perdre du terrain depuis sa victoire à Roland-Garros. Elle se retrouve même sous la menace de Venus Williams, dont on ne sait plus très bien si elle est encore joueuse à plein temps ou intermittente de la raquette. Dans ce peloton de tête, c’est finalement la jeune sœur de Marat Safin, Dinara Safina (3e) qui semble la plus solide. Après tout, la Russe de 22 ans est quand même la dernière joueuse à avoir battu Henin dans un match officiel.

Chez les Françaises, la saison qui s’ouvre aux antipodes pourrait être la dernière d’Amélie Mauresmo. Après s’être battue pendant des années avec un mental fluctuant, l’ex-numéro 1 française et mondiale connaît une interminable série de tourments avec son corps de presque trentenaire (elle les fêtera le 5 juillet). Elle aura sans doute à cœur de terminer l’année dans les dix premières. Où espèrent figurer également Marion Bartoli, qui attaque sa dixième saison au haut niveau, et Alizé Cornet. Dans ce duo, c’est la benjamine (Cornet aura 19 ans jeudi) qui semble la mieux armée. La Niçoise est en effet dotée d’un mental, d’un physique et d’un jeu lui autorisant les plus grandes ambitions dont celle d’intégrer le Top 10 et surtout de jouer en deuxième semaine d’un tournoi du Grand Chelem, ce qu’elle n’est jamais parvenue à faire. Premier test sérieux, dès lundi à Melbourne.

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OPEN D'AUSTRALIE

1er tour

UN VENT DE FRAÎCHEUR Par Sophie DORGAN, à Melbourne

Après le beau tir groupé du premier jour, les Françaises confirment avec les victoires d'Amélie Mauresmo, Julie Coin, Séverine Brémond et Virginie Razzano. Malgré une belle résistance, Kristina Mladenovic a cédé face à Patty Schnyder et Camille Pin a été dominée par Jie Zheng.

Comment tester ses nerfs et son physique? N'achetez pas un magazine féminin. Jouez un premier tour de Grand Chelem par 39 degrés avec un vent tourbillonnant ! L'adversité n'a pas altéré l'enthousiasme des Françaises. En bon chef de file, Amélie Mauresmo a donné le ton en réalisant un match solide (6-4, 6-3) contre Olga Govortsova. Oubliée la douleur à la cuisse gauche, l'ancienne numéro 1 mondiale a bien géré ce premier tour piège face à une Bélarusse qui aime autant la volée qu'un enfant, la cantine. Si elle goûte avec parcimonie le jeu au filet, Olga Govortsova possède une bonne frappe de balle. Et Amélie Mauresmo s'est montrée très offensive et très attentive pour déjouer le mauvais tour. En s'appuyant sur un bon service et sur un retour très agressif, la Tricolore a su éteindre les deux alertes survenues en milieu de premier set avec un débreak et au début de la deuxième manche (1-3) et dépasser la frustration inhérente aux conditions de jeu. «Mentalement, il faut vraiment essayer de ne pas partir dans la frustration car on commet des erreurs inhabituelles », explique la championne qui affronte au deuxième tour la qualifiée britannique Elena Baltacha. Cette victoire logique apparaît doublement rassurante par le niveau de jeu et par un physique sans aucune douleur à la cuisse gauche. « Le tournoi de Brisbane m'avait rassurée sur le jeu, relate Amélie Mauresmo, satisfaite par sa prestation tout simplement. Là, il fallait que je me rassure physiquement par rapport à mon petit pépin physique.»

Le petit pépin physique, Julie Coin l'a connu au troisième set de son match contre Elena Vesnina. Une douleur à l'aine, survenue à l'entraînement dimanche, est réapparue. Mais la révélation de l'US Open ne perd jamais son moral. D'un enthousiasme rafraîchissant, l'ancienne étudiante aux Etats-Unis est revenue sur le court avec un bandage et n'a plus perdu un jeu ou presque pour s'imposer (6-4, 4-6, 6-1) contre la récente finaliste d'Auckland. Si elle a fait pleurer son adversaire russe, ce n'est pas pour rien. Avec son jeu très complet, la Française démontre au fil des mois sa capacité à affronter et à battre les meilleures : « Comme je suis plus âgée et plus mature, je prends les choses plus relax. Aujourd'hui, je suis arrivée pas du tout complexée. Au contraire, j'étais vraiment venue là pour gagner, ce n'était pas un match facile, commente l'Amiénoise qui a juste regretté une petite panne de service. Il fallait vraiment être sérieuse. Mon objectif, c'est la deuxième semaine.» Il suffit de se retourner un an en arrière lorsqu'elle jouait les tournois de Grenoble et Belfort pour mesurer le chemin parcouru.

Une première pour Brémond, un baptême pour Mladenovic

Pour Séverine Brémond, la première victoire à Melbourne s'est faite attendre. Mais elle est d'autant plus savoureuse et devrait se «fêter avec une petite flûte de champagne». Face à Nicole Vaidisova, fantôme de la joueuse numéro 7 mondiale il y a deux ans, elle a parfaitement géré le match pour infliger un sévère (6-2, 6-1) à la Tchèque qui a arrosé copieusement le court n°8. Séparée « en très bons termes » de son mari et entraîneur Eric Brémond, elle apprécie sa nouvelle autonomie et son nouvel équilibre : « Cela me met face à mes responsabilités et à mes choix. Cela me fait grandir.» Pour prendre un peu plus de hauteur, elle se voit proposer un prochain tour solide face à Alona Bondarenko, tête de série n°31. Ce mental si important dans le tennis féminin a également été le moteur de Virginie Razzano. Malgré un break de retard dans la troisième manche et une balle de match ratée dans le deuxième set, la Nîmoise n'a rien lâché pour finir par s'imposer (6-1, 6-7 [2], 6-4) contre l'Australienne Jarmila Gajdosova. «Je sens bien mon jeu. Psychologiquement, je suis une teigne, je ne lâche rien. Gagné ou perdu, il faut que je ressorte du court en n'étant pas frustrée.»

Au prochain tour, elle aura besoin de cette hargne pour affronter Patty Schnyder, tombeuse à l'arraché de Kristina Mladenovic, bénéficiaire d'une invitation. Pour son entrée chez les "grandes", l'élève de Georges Goven a démontré tout son potentiel en ne s'inclinant que (2-6, 6-4, 6-2) face à la Suissesse. Avec ses frappes de balle surpuissante, la Française d'1,85 m a fait preuve d'une belle autorité. Seul un petit manque d'expérience ne lui a pas permis de franchir le pas à 4-4 et 0-30 dans le deuxième set. «Je savais exactement où elle allait servir et je voulais tenter le coup gagnant. Mais comme une junior, j'ai commis trois fautes directes. C'est le gros point qu'il faut travailler, explique avec beaucoup de lucidité la Tricolore qui va maintenant disputer le tournoi juniors. Ma jeunesse m'a un peu trahie. C'est dommage que je me sois laissée emporter. » Dans la troisième manche alors qu'elle mène 2-0, un début de crampes et un choc avec un ramasseur de balles qui l'a blessée au pouce se sont traduit par six jeux consécutifs de Patty Schnyder. Une faute de «juniors » pour une jeune fille de 15 ans, il n'y a rien d'indécent. Mais ce match laisse déjà augurer de belles promesses. Comme le tennis français dans son ensemble à Melbourne.

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OPEN D'AUSTRALIE

2e tour - Femmes

LES TEMPS CHANGENT... Par Sophie DORGAN, à Melbourne

Alizé Cornet, à un jour des ses 19 ans, et Marion Bartoli qui a oublié son aversion pour l'Open d'Australie, ont parfaitement tenu leur rang pour se qualifier pour le troisième tour. En revanche, Nathalie Dechy, Stéphanie Cohen-Aloro et Mathilde Johansson nourrissent quelques regrets.

Comme tout le monde, Marion Bartoli aime maîtriser son destin et en Australie, la Française a la fâcheuse impression d'avoir les éléments contre elle : le vent, la chaleur, les balles, les courts et des souvenirs douloureux avec quatre succès en sept participations avant l'édition 2009. Au fil des tours et surtout grâce à deux victoires, cette sensation s'étiole et le rationnel prend progressivement le pas sur l'irrationnel. Très affûtée physiquement, elle commence à croire en ses chances. Après s'être battue contre elle-même au premier tour, elle a simplement battu (7-5, 6-2) son adversaire, Tsvetana Pironkova. « Après le premier set, j'étais mieux dans ma tête et sur mes jambes. Je commençais à beaucoup mieux bouger. Je me suis beaucoup affûtée par rapport au début d'année dernière. Après de longs rallyes, cela ne me pose pas de problème d'enchaîner les points, explique la finaliste 2007 de Wimbledon qui apparaît très affinée à Melbourne grâce à un travail physique entamé à l'été 2008. Mon adversaire avait beaucoup plus de mal sur le plan physique. J'arrive plus affûtée que les années précédentes, cela m'aide à pouvoir encaisser les conditions difficiles de chaleur ou de vent.» Comme souvent, le physique conditionne le mental et la tête de série n°16 arrive à surmonter ses peurs.

Face à une Bulgare au « jeu très bizarre » selon la Française, Marion Bartoli a dépassé ses appréhensions malgré un break encaissé d'entrée. Pour éviter de s'empaler dans le jeu en variations de son adversaire, la Tricolore a pris le contrôle de l'échange en appuyant sur le coup droit adverse avec son revers croisé avant de lâcher les chevaux au deuxième set. Diminuée par une douleur au coude, Tsvetana Pironkova s'est retrouvée acculée sur sa ligne de fond de court et Marion Bartoli s'est montrée de plus en plus agressive pour conclure en trombe. « Mon deuxième set était un des meilleurs que j'ai pu jouer en Australie. Je commence à avoir de bonnes sensations. J'ai beaucoup mieux joué, j'ai fait de belles volées, je bougeais beaucoup mieux, je faisais moins de fautes. Cela commence à être pas mal », se réjouit la Française qui retrouve au troisième tour Lucie Safarova, la talentueuse Tchèque. Marion Bartoli qui a battu à deux reprises la gauchère, possède déjà son plan : « A l'US Open contre elle, je m'étais beaucoup servie de mon revers long de ligne, il va falloir que j'oriente beaucoup le jeu vers son revers. Il faut être agressive, lui prendre un peu de temps, c'est une joueuse qui ne se déplace pas très bien, elle n'est pas très rapide sur les droite-gauche. Il faut que j'arrive à prendre la balle le plus tôt possible et à la faire circuler dans le court. » Comme par miracle, les peurs ont été dépoussiérées par les victoires et une « deuxième semaine voire plus» arrive dans son discours. Avec le succès, il fait toujours moins chaud, il y a moins de vent et les balles sont meilleures en Australie. Parce que tout simplement, elle n'y pense plus.

Cornet, un anniversaire anticipé...

Pour Alizé Cornet, son adversaire a dû beaucoup penser... A 2-1 au premier set après avoir débreaké, Andrea Petkovic sort un carnet de notes au changement de côté et lit. Cette amatrice de Goethe et Oscar Wilde, 307e mondiale en raison d'une blessure, n'aura pas le temps de mesurer la portée des aphorismes de l'auteur anglais ! En 50 minutes, la Française ne lui laisse plus un jeu (6-1, 6-0) et rappelle à l'Allemande une fameuse pensée d'Oscar Wilde. « Il n'y a que deux sortes de gens vraiment attrayants : ceux qui savent absolument tout et ceux ne savent absolument rien. » La veille de ses 19 ans, Alizé Cornet sait tout. Elle se sent même « indébordable et enchaîne les points gagnants pour réaliser le match parfait: Je me sentais vraiment bien mieux en termes de coups de raquette et physiquement, je bougeais vraiment très bien sur le court. Je ne vois vraiment aucun point négatif sur ce match. » Après un tel match, Andrea Petkovic va sûrement se tourner vers la philosophie pour diriger. Et Alizé Cornet se projette sur son troisième tour contre Daniela Hantuchova, tombeuse (6-3, 4-6, 6-3) de Mathilde Johansson qui nourrit quelques regrets sur son manque de lucidité au troisième set. Pour l'élève de Pierre Bouteyre s'est une vraie redite. En 2007, elle perd au premier tour de l'Open d'Australie contre... Daniela Hantuchova. En 2008, elle perd au deuxième tour de l'Open d'Australie contre... Daniela Hantuchova. Mais en 2009, elle a bien l'intention d'engager une bonne « bataille tennistique et mentale» et estime qu'elle est « vraiment une autre joueuse par rapport à l'année dernière ». Depuis, elle a battu la Slovaque à New Haven et aujourd'hui, elle devance son aînée de cinq places.

En revanche, l'aventure s'achève sur un sentiment mitigé pour Nathalie Dechy et Stéphanie Cohen-Aloro. Les deux Françaises ont perdu contre deux adversaires mieux classées en proposant une belle résistance mais... ce n'est pas passé loin et les regrets se ramassent à la peine. Face à Ai Sugiyama, Nathalie Dechy se remémore avec frustration son troisième set et le huitième jeu : « Quand elle sert à 4-3, j'y croyais vraiment, elle sert avec le soleil, c'était le moment où je pouvais la débreaker et je loupe le coche avec deux retours dans le filet sur des secondes balles. Je lui donne deux points qui valent très cher. Il y avait de la place pour passer, c'est toujours rageant. » L'ancienne demi-finaliste de l'épreuve a perdu le combat de l'agressivité. A qui prendra le filet la première ? La Japonaise, toujours aussi vive à 33 ans et surnommée le «petit lapin Duracell » par Nathalie Dechy, s'est montrée plus prompte pour s'imposer (1-6, 6-1, 6-3). Stéphanie Cohen-Aloro a exprimé les mêmes regrets après sa défaite (6-1, 3-6, 6-2) contre Alisa Kleybanova (n°29) : « C'est décevant parce que je n'ai pas l'impression d'être loin. Mais elle joue très bien et très vite. A chaud, je suis frustrée. Le jeu de 2-2 au troisième set, je fais une double et il y a un ou deux points qui filent un peu vite. C'est un peu là que cela a tourné. » Si loin, si proche.

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Tennis - Australie (F) - Les cadors assument

La pression qui règne forcément sur les épaules des prétendantes n'a pas encore fait son effet. Mercredi encore, les principales favorites se sont en effet qualifiées pour le troisième tour. Les Serbes Jelena Jankovic et Ana Ivanovic, mais aussi les Russes Dinara Safina et Vera Zvonareva, finaliste du dernier Masters, ou encore la Danoise Caroline Wozniacki. Alors que la Tchèque Lucie Safarova semble retrouver un peu de sa confiance passée, il faudra garder un oeil sur Kaia Kanepi et Alisa Kleybanova qui seront les premiers vrais tests de Safina et Ivanovic. La belle histoire du jour est revenue à Jelena Dokic, qui s'est qualifiée face à Chakvetadze sous l'ovation de son public.

Jelena Jankovic ne donne toujours pas de garantie sur son état de forme. La Serbe, qui n'a disputé aucune compétition officielle avant Melbourne et a dû se contenter d'un match de simple en exhibition à Hong Kong suite à une mauvaise grippe, a eu bien du mal à se défaire de la Belge Kirsten Flipkens, 110e mondiale. La n°1 mondiale s'en est tirée en deux manches mais a dû se battre sur chaque point. «Le match a été très dur pour moi. Elle n'avait rien à perdre donc elle a pu jouer relâchée et lâché tous ses coups. Mais j'adore être ici et y être en tant que n°1 mondiale même si ça veut dire que toutes veulent me battre ! Et puis je me sens aussi comme si je n'avais rien à perdre», a confié celle qui veut, cette saison, remporter son premier titre du Grand Chelem. Cela passera déjà par un match solide contre l'expérimentée Ai Sugiyama, tombeuse de Nathalie Dechy.

Sa compatriote Ana Ivanovic, un peu poussive au premier tour, a cette fois connu une rencontre plus tranquille. Opposée à l'Italienne Alberta Brianti, la tête de série n°5 s'est qualifiée en deux manches (6-3, 6-2), mais les apparences sont un peu trompeuses. La finaliste de l'édition précédente a en effet de nouveau connu quelques passages à vide et a reconnu surtout qu'elle allait vraiment devoir hausser son niveau par la suite. «Je sais que je dois encore progresser dans beaucoup de domaines sur ce tournoi mais je suis confiante. Mon service n'est pas encore au point, même si aujourd'hui ça allait beaucoup mieux que la dernière fois.»

Safina souffre encore, Dokic revit
Elle devra être bien au point pour son troisième tour contre la Russe Alisa Kleybanova. Cette dernière, âgée de 19 ans et en pleine progression, s'est qualifiée aux dépens de Stéphanie Cohen-Aloro. Face à Kleybanova, Ivanovic n'aura pas l'avantage de la puissance tant la Russe est une spécialiste des missiles du fond du court et du jeu en cadence. Un premier test de forme pour Ivanovic. Dinara Safina en vivra un également contre l'Estonienne Kaia Kanepi, autre joueuse très puissante. La n°3 mondiale, finaliste à Sydney, semble avoir du mal à trouver son rythme à Melbourne. Déjà malmenée au premier tour par Kudryavtseva, elle a cette fois laissé un set en route contre sa compatriote Ekaterina Makarova (6-7[3], 6-3, 6-0). Maintenant que son championnat national est passé, peut-être va-t-elle de nouveau se libérer.

Jelena Dokic est revenue de loin. Et ce chemin parcouru devait être encore très présent dans sa tête quand elle s'est qualifiée pour le troisième en sortant Anna Chakvetadze (n°17) en trois manches acharnées (6-4, 6-7[4], 6-3). Les larmes versées sur sa chaise en ont été la preuve. Devant un public qui lui a réservé une ovation, l'Australienne, bénéficiaire d'une wild-card, a fait preuve d'un sacré mental. En tête 6-4, 5-3, elle a su combattre ses nerfs après avoir été rejointe à une manche partout pour repartir de l'avant. Au terme d'un match de bonne qualité, Dokic, ancienne n°4 mondiale, a certainement prouvé que son ambition de revenir dans le Top 20 n'était pas une utopie.

Vera Zvonareva, elle, n'a pas traîné en route face à la Roumaine Edina Gallovits (6-0, 6-0) et affrontera désormais l'Italienne Sara Errani. La Danoise Caroline Wozniacki a également très bien géré son affaire (6-3, 6-3) contre la spécialiste de double Virgina Ruano Pascual. Lucie Safarova, enfin, a dû sévèrement s'employer pour venir à bout de Marina Erakovic (6-1, 3-6, 9-7). L'ancienne quart de finaliste 2007, 22e mondiale retombée à la 60e place, sera la prochaine adversaire de Marion Bartoli. - C.B.

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OPEN D'AUSTRALIE

2e tour - FEMMES

RAZZANO, LE VENT EN POUPE
Par Sophie DORGAN, à Melbourne

Dans le vent et sous une forte chaleur, Virginie Razzano s'est montrée très convaincante pour sortir Patty Schnyder et Amélie Mauresmo a assuré l'essentiel contre la qualifiée, Elena Baltacha. En revanche, Séverine Brémond et Julie Coin ont subi deux défaites frustrantes.

«Je ne pense qu'à la gagne et non à la chaleur ou au vent. Sinon, je sors du match. Je fais attention à m'autogérer et à oublier tout ce qui est autour » Smile

, avertit Virgine Razzano, victorieuse (6-3, 6-1) de Patty Schnyder. Même sa maman Thérèse qui l'accompagne pour la première fois en tournoi, ne bénéficie que de petits regards furtifs pour éviter de croiser un éventuel sentiment d'angoisse. « Tout ce qui est tactique ou technique, elle sait qu'il faut qu'elle ne dise rien. Surtout pas », plaisante la Française qui n'a pas oublié d'aller embrasser sa maman à la fin du match. Focalisée sur son jeu, très agressive et mobile, la Nîmoise a pris le jeu à son compte pour éviter la "cuisine" de la Suissesse, grande adepte des variations. « J'ai pris la balle tôt, j'ai essayé de lui faire mal tout de suite avec mon service, relate la 56e mondiale qui a décidé d'alléger son programme cette saison. Je voulais faire le jeu avant elle.» Et elle a parfaitement réussi à empêcher la tête de série n°14 d'imposer son rythme en l'agressant en permanence. En pleurs après la rencontre, la Suissesse ne s'est jamais habituée aux conditions de jeu : le vent, la nouvelle surface et les balles moins propices à la prise d'effets. Toute la misère du monde s'est abattue sur ses épaules.

Et Virginie Razzano a grandement participé à ce sentiment de frustration. Pour son prochain tour face à sa partenaire de double, la Slovaque Dominika Cibulkova, la Tricolore va encore faire abstraction des éléments extérieurs. Elle sont copines, mais la camaraderie restera aux vestiaires le temps du match : « On va mettre de côté l'aspect copines et devoir jouer à 100%. » Dans sa bulle, elle va garder les bonnes habitudes de la tournée australienne et sa maman sera toujours chargée uniquement de lui préparer ses boissons. Mais Thérèse qui a pris un mois de vacances pour accompagner sa fille, comprend et la méthode paraît porter ses fruits. Depuis leur «pacte», signé avant Auckland, Virginie Razzano a signé une demi-finale à Hobart et un excellent match contre Patty Schnyder au deuxième tour à Melbourne. Pour Julie Coin, les regards vers son entraîneur ont juste suffi à exprimer sa peine. Face à Anabel Medina Garrigues, une douleur au poignet, survenue lors de son échauffement, et une blessure à l'aine ne l'ont pas aidée à apprivoiser le vent violent. «A un moment, je me faisais pitié. Même un truc simple, j'arrivais à mettre la balle deux mètres dehors, déplore l'Amiénoise. Avec le vent, ce n'était pas évident et je n'étais pas en jambes.» Dans ce néant, elle a pourtant vu la lumière à 6-1, 5-1. Gênée par son poignet, elle décide alors de choper son revers et le résultat est immédiat : trois jeux consécutifs ! Un comble pour cette bonne frappeuse. Mais l'Espagnole arrête l'hémorragie pour s'imposer (6-1, 6-4) et la Française a décidé d'écouter les conseils d'un de ses anciens entraîneurs et de ranger ce match dans la catégorie des rencontres à oublier.

Mauresmo malgré tout

Pour Amélie Mauresmo, sa victoire (4-6, 6-3, 6-2) contre Elena Baltacha ne restera pas comme une souvenir impérissable. Jamais très à l'aise avec le vent, très violent ce jeudi, l'ancienne numéro un mondiale "oublie" de jouer lors des sept premiers jeux pour se retrouver menée 5-2. « En début de match, il y avait pas mal de frustration, avoue la tête de série n°20. J'étais passive dans l'attitude, physiquement et dans les intentions.» Coups droits boisés, doubles fautes, petit jeu de jambes aux abonnés absents, elle laisse son adversaire s'exprimer. C'est ce qu'il faut à tout prix éviter contre Azarenka!!! Pas mal au demeurant avec des frappes à plat des deux côtés, mais sans plus. Le réveil sonne vers midi. Après avoir retrouvé un peu de mobilité, elle revient à 5-4 avant de perdre son service et la manche. Son hurlement lors du break au premier jeu du deuxième set illustre sa frustration. En s'appuyant sur un service plus efficace et en utilisant toujours ses retour-volée pour mettre la pression sur son adversaire, elle finit par prendre l'ascendant.

Malgré une alerte au début de la troisième manche avec un break encaissé d'entrée (0-2), elle aligne six jeux d'affilée pour rejoindre Victoria Azarenka au troisième tour. «C'est un niveau au-dessus, un bon test. C'est bien parce que cela va me forcer à élever mon niveau de jeu Smile

, explique la 22e mondiale. J'espère que je vais y arriver. Comme cela s'est produit à Brisbane, après deux matches galère, j'ai réussi des choses beaucoup plus précises et rigoureuses.» Very Happy

Pour la galère, c'est fait. Pour la victoire, il faut se souvenir des belles choses survenues contre Ana Ivanovic à Brisbane. Pour le passé plus lointain, il vaut mieux oublier la défaite expéditive (6-2, 6-1) contre la Bélarusse à Zurich. Contre cette grande cogneuse aux frappes à plat, avec un bon service et une belle confiance glanée lors de son titre à Brisbane, Amélie Mauresmo possède son plan d'attaque. Vu le profil quasi identique de toutes ses jeunes adversaires, elle le connaît par coeur : «Il faut la sortir de ses phases de jeu et de ses zones de confort. Il faut vraiment la forcer à jouer le coup supplémentaire. Il faudra aussi que je m'appuie sur un service performant. » Very Happy

Entre savoir et pouvoir, Séverine Brémond doit encore se poser la question. Pourquoi avoir perdu son service au moment de conclure le premier set contre Alona Bondarenko ? «Je ne tente rien. Je suis trop attentiste alors que j'avais le match sous contrôle », déplore la Française qui a pourtant réussi à aligner quatre jeux d'affilée pour revenir de 1-4 à 5-4 au premier set. Pourquoi ce trou au tie-break ? « Elle durcit un peu le jeu et je fais un très mauvais tie-break. Mais je ne dois pas en arriver au tie-break.» Pourquoi ces fautes directes au troisième set ? «Sur la balle debreak au début du troisième set, elle fait un super lob qui tombe sur la ligne puis un passing. Ces deux points la remettent dedans et moi, j'ai un peu accusé le coup.» Toutes ces questions se traduisent dans un résultat frustrant (7-6 [1], 1-6, 6-2) face à l'Ukrainienne, tête de série n°31. Mais Séverine Brémond repart avec une nouvelle certitude, elle peut bien jouer en Australie. Une sensation nouvelle.

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Tennis - Australie (F) - Et Venus s'est éteinte
Les journées passent et sont toujours aussi positives pour toutes les favorites du tournoi. Toutes, à une exception notable : Venus Williams. Trop maladroite et crispée, l'Américaine a subi la loi de Carla Suarez-Navarro. Mais à l'issue du 2e tour, 11 des 13 premières têtes de série sont encore en lice. Serena est pour sa part sortie indemne de son match piège, Dementieva poursuit sa balade et les jeunes montent au créneau : Azarenka et Cibulkova ne demandent qu'à définitivement se révéler en Australie.

Venus Williams doit se sentir bien seule. Alors que toutes les principales têtes de série sont encore dans le coup, la reine du gazon a disparu du tableau. Effacée en 3 sets par l'Espagnole Carla Suarez-Navarro (2-6, 6-3, 7-5). Mais l'Américaine ne peut en vouloir qu'à elle-même. Elle a mené 5-2 dans le 3e set, obtenu une balle de match, puis s'est écroulée sans vraiment combattre jusqu'au bout, poussée à la faute par une Suarez-Navarro, aux dents aiguisées, qui en voulait tout simplement plus. Venus reste toutefois fair-play : «C'est ça qui fait la beauté du tennis, il faut toujours s'attendre à tout, elle a très bien joué et cela ne me surprend pas, on est toutes des joueuses professionnelles». Quoiqu'il en soit, c'est bien Carla Suarez-Navarro qui disputera sa place en 8e de finale face à Maria Martinez-Sanchez, dans un duel 100% espagnol.

Sensiblement plus motivée, Serena Williams a des envies de quadruplé à Melbourne et ce n'est pas la modeste argentine Gisela Dulko, même habitée par la volonté de se battre jusqu'au bout, qui y a changé quelque chose. Après un premier tour tranquille face à la Chinoise Yuan, la cadette des Williams a dû tout de même puiser dans ses ressources lors de la seconde manche. Après un set abandonné (6-3), Dulko s'est bien reprise et a même servi pour égaliser à un set partout (5-3). Mais la première balle de Serena (87% de point marqués sur son premier service) et la fougue habituelle de l'ancienne n°1 mondiale ont fait la différence. Mais, comme à l'accoutumée, Serena n'est pas sortie pleinement satisfaite de son match : «Je dois encore travailler et rentrer quelques balles supplémentaires pour la confiance. De toute manière, mon meilleur match je l'ai réalisé quand j'étais jeune où j'avais battu Andy Roddick ... Il va me détester pour ce que je viens de dire». Drôle en dehors, mais sans pitié sur le court, elle a définitivement anéanti les espoirs de son adversaire sur un ace et devra déjouer le jeu bien mystérieux de la Chinoise Peng au prochain tour.

Toujours plus jeune
Mais si les Williams ou autres favorites venaient à déjouer, la Rod Laver Arena pourrait alors consacrer la jeunesse montante. Aux toutes premières places de ces prétendantes à la vingtaine pas encore sonnée, se trouvent Victoria Azarenka et Dominika Cibulkova. La première est toujours invaincue cette année après sa victoire à Brisbane début janvier, et lorgne déjà, à 19 ans, sur une performance de tout premier ordre en Grand Chelem. Lors de son 2e tour, elle n'a pas eu à rester bien longtemps sur le court, suite au rapide abandon de son adversaire Tatiana Garbin (4-1). Son équivalent slovaque, Dominika Cibulkova, même âge et même talent, n'a abandonné que 2 petits jeux sur ses deux premiers tours. Cibulkova pourrait rencontrer un obstacle de choix en 8es de finale : Elena Dementieva.

Car la Russe est en grande forme et peut légitimement envisager de soulever son premier trophée du Grand Chelem. Dans la nuit de mercredi à jeudi, elle n'a pas connu de réelles difficultés pour empocher sa 12e victoire de rang cette saison face à Iveta Benesova (6-4 6-1). La jolie blonde au mètre quatre-vingt croisera le fer avec la locale Samantha Stosur au 3e tour. Un tour qui devrait permettre enfin un premier écrémage chez les favorites. - A. C.

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Tennis - Australie (F) - Les réactions

Amélie Mauresmo, victorieuse d'Elena Baltacha : «J'ai connu un départ très lent sur les sept premiers jeux. Puis il y a eu une réaction qui s'est fait un peu attendre mais qui est arrivée. J'ai mis davantage d'engagement dès le service puis dans le jeu. C'était un peu plus facile dans les deuxième et troisième sets même s'il fallait rester vigilante avec un début de troisième set qui ne s'est pas très bien passé. Les conditions étaient encore aujourd'hui difficiles. C'est vraiment dur de produire du bon tennis avec ce vent. Il faut rester dedans. Les choses peuvent tourner très rapidement, il faut être bien vigilante, bien concentrée. Je savais que c'était une joueuse qui était en confiance mais qui pouvait avoir quelques failles dans son jeu. Je suis contente de la victoire, mais évidemment que face à Azarenka il faudra que j'élève mon niveau de jeu en m'appuyant davantage sur le service et que je mette plus d'intensité dans la balle. Je suis en capacité de le faire. Maintenant la question est toujours : Est-ce que je vais y arriver ? »

Virginie Razzano, victorieuse de Patty Schnyder : « C'était un super match. Patty Schnyder possède un jeu atypique avec ses courts croisés, ses ronds liftés, ses frappes de coup droit, son service où elle ne donne pas tout le temps de la cadence. On ne joue jamais la même balle. Ce n'est pas un match évident. Je me suis montrée agressive, j'ai pris la balle tôt, j'ai essayé de lui faire mal tout de suite avec mon service. Je voulais faire le jeu avant elle. Je reste concentrée pour la suite, j'essaie de prendre match par match. Le secret, c'est avant tout le travail que j'ai pu fournir en novembre-décembre. Je suis motivée, je joue bien et mon physique est là. Je suis optimiste.»

Julie Coin, défaite par Anabel Medina Garrigues : « A un moment, je me faisais pitié. Je regardais mon entraîneur, mais je savais très bien qu'il ne pouvait pas m'aider. Même un truc simple, j'arrivais à mettre la balle deux mètres dehors. Avec le vent, ce n'était pas évident et je n'étais pas en jambes. J'ai eu un peu mal au poignet ce matin en m'échauffant, cela devenait de pire en pire. Alors je me suis dit je vais faire des chops en revers au moins pour mettre la balle dedans. J'aurais peut-être dû le faire un peu plus tôt parce que je suis passée de 5-1 à 5-4. Un des mes anciens entraîneurs me disaient toujours que dans une année, il y a toujours deux matches qu'on joue sur un nuage et deux matches horribles qu'on veut oublier et le reste, c'est le jeu normal. Aujourd'hui, c'était un des matches que je veux oublier. Il ne m'en reste plus qu'un.»

Séverine Brémond, défaite par Alona Bondarenko : « Le plus gros regret se situe au premier set lorsque je sers à 5-4 pour le set. Je suis un peu attentiste à ce moment-là et sur mon service, je n'ai pas le droit. Derrière, le deuxième set se passe très bien. Au troisième set, je n'ai pas grand-chose à me reprocher. J'ai une balle de break où elle fait un super lob qui tombe sur la ligne avec le vent puis un passing. Ces deux points la remettent dedans et moi, j'ai un peu accusé le coup. C'est une déception mais je vais quand même retenir le positif. C'est un de mes meilleurs matches. J'ai bien construit mes points parce que c'est là que je pèche d'habitude. J'ai réussi à tenir la cadence et à le rythme physiquement. J'ai mieux joué sur ce match qu'à l'US Open qui avait déjà été très bien. Mais je suis contente parce que cela laisse présager de bonnes choses pour la suite. C'est la première fois que la machine est lancée aussi tôt.»

Recueilli par Sophie DORGAN, à Melbourne

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OPEN D'AUSTRALIE

3e tour

LE FIGHTING SPIRIT À LA FRANÇAISE
Par Sophie DORGAN, à Melbourne

Après deux combats, Alizé Cornet et Marion Bartoli se qualifient pour le premier huitième de finale de leur carrière en Australie aux dépens de Daniela Hantuchova et Lucie Safarova. Les deux joueuses ont traduit en français le fighting spirit.

Cornet, sa hargne change tout

On connaît le fighting spirit, mais on a souvent du mal à le traduire en français. Plus connus par le passé pour leur technique que pour leur hargne et leur condition physique, les Tricolores ont bien changé. A Melbourne, Alizé Cornet et Marion Bartoli symbolisent la hargne et la résistante dans l'adversité. Chacune avec ses armes, elles se sont battues pour terrasser mentalement et physiquement leurs adversaires. En simultané sur la HiSense Arena et la Margaret Court Arena, elles ont démoli les "ova", Lucie Safarova et Daniela Hantuchova ! La veille, Alizé Cornet fête ses 19 ans avec sa maman et son entraîneur, mais le stress monte. Elle veut «plus que tout» son premier huitième de finale en Grand Chelem. «La veille , j'étais déjà stressée ce qui m'arrive rarement, avoue la Niçoise. Mais je n'ai rien lâché. Je me disais : Vas-y Daniela, bats-moi, mais tu vas devoir t'employer.» Malgré les «fantômes» de ses deux défaites contre Daniela Hantuchova lors des deux précédentes éditions de l'Open d'Australie, elle terrasse son appréhension (4-6, 6-4, 6-2) en 2h02' et rejoint Dinara Safina pour la revanche de Sydney et de Perth. Pourtant l'histoire est compliquée avec le premier set perdu (4-6) avec un dernier jeu, ponctué par deux doubles fautes. Mais elle a bien grandi et sait que ses adversaires la craignent pour sa combativité hors du commun. Elle se dit : « Je vais me battre et si elle veut gagner, il va falloir qu'elle fasse un match parfait, qu'elle me déborde. » Et elle transforme ses pensées en actes. Smile

Alizé Cornet sert mieux, s'accroche sur chaque balle et la Slovaque commence à vouloir en faire trop. L'élève de Pierre Bouteyre remporte le deuxième set et s'envole avec un double break (3-0) dans la dernière manche. Daniela Hantuchova demande alors l'intervention du kiné et interrompt le jeu une dizaine de minutes. De quoi couper les jambes et l'élan de la Française, faute de prouver le fair-play de l'ancienne 5e joueuse mondial ! Mais Alizé Cornet a regardé jouer Rafa comme elle dit la veille et elle l'imite. Pour ne pas refroidir son épaule douloureuse, elle s'échauffe au service et au retour de la Slovaque, un service gagnant et deux aces claquent ! Qui est pris, qui croyait prendre... Malgré une légère baisse de régime à 4-1, la Française tient le choc et voit comme une délivrance le coup droit de son adversaire partir dans le couloir : « Cela fait quelque chose. Quand le match s'est terminé et que j'ai réalisé que j'avais gagné, j'ai les larmes qui me sont presque montées aux yeux.» Mais la gagne ne s'apprend pas dans les livres et Alizé Cornet est allée chercher une autre victoire dans la foulée en double mixte ! Avec ses douleurs à l'épaule, elle sait très bien qu'il n'est pas « très raisonnable » de s'aligner en doubles dames et en mixte après ses simples, mais elle avoue en riant : « Le pire est que j'ai envie de gagner tout le temps malgré mon épaule et le besoin de m'économiser.»

Bartoli, son physique change tout

On croit entendre en écho Marion Bartoli qui exècre de ne pas être numéro 1 depuis son enfance. Mais cette haine de la défaite ne suffit pas. Face à Lucie Safarova, la tête de série n°16 prouve également que son physique est devenu un atout. Malmenée pendant un set et un break (3-6, 0-2) par une Tchèque déchaînée, elle trouve des ressources incroyables pour renverser la tendance. Avec son service slicé de gauchère et ses prises de balle très précoces en retours, Lucie Safarova met au supplice la Française pendant une heure. Malgré un excellent niveau de jeu, la finaliste de Wimbledon 2007 ne trouve pas la parade. Mais elle cherche et elle finit par trouver : «Il a fallu que je trouve une solution sur le plan tactique pour arriver à mieux engager l'échange parce que je n'arrivais pas à bien retourner son service. Elle prenait confiance dès le premier coup de raquette en mettant souvent un point gagnant. Il a fallu que je recule un petit peu pour me laisser un peu de temps, relancer plus long, engager l'échange et la faire courir.» Un détail pour certains, cela veut dire beaucoup pour elle.

Plus affûtée, Marion Bartoli peut se permettre d'engager la bagarre physique et elle gagne la majorité des rallyes. Minute après minute, elle grignote du terrain et s'appuie sur un service très performant. Agressée en permanence et moins endurante que la Française, Lucie Safarova décline et perd douze des treize derniers jeux ! Marion Bartoli peut faire la tournée des autographes, elle vient de se qualifier (3-6, 6-2, 6-1) pour son premier huitième de finale en Australie. A sa huitième édition, elle dompte ses démons à Melbourne et se voit proposer un challenge à sa portée. Face à la numéro 1 mondiale, Jelena Jankovic, elle aura le temps de poser son jeu et depuis quelques jours, Marion Bartoli aime beaucoup l'Australie. Encore un heureux hasard, Alizé Cornet et Marion Bartoli annoncent attendre avec « impatience » leur prochain match. Complexe d'infériorité n'est donc plus dans le lexique du tennis français.

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Tennis - Australie (F) - Ivanovic tombe de haut

La finaliste 2008 a été éliminée. Après Venus Williams jeudi, c'est donc Ana Ivanovic qui subit une sortie précoce. La Serbe a perdu un combat acharné contre la Russe Alisa Kleybanova (7-5, 6-7[5], 6-2), 19 ans et 31e mondiale. L'autre fait du jour est venu de Jelena Dokic, qui a éliminé la Danoise Caroline Wozniacki (3-6, 6-1, 6-2). Dans les autres rencontres, les favorites n'ont pas tremblé : Jelena Jankovic, Dinara Safina ou encore Vera Zvonareva sont passées.

Ivanovic avait décidé de venir sans coach, pour tenter une quinzaine à la Federer. Elle aura sans doute compris que ce n'était pas une bonne idée. En difficulté depuis sa victoire à Roland-Garros, pas plus convaincante que ça en tout debut de saison, la Serbe a donc perdu plus vite que désiré son titre de finaliste en titre. Face à Alisa Kleybanova, jeune joueuse qui monte et dont la puissance de fond de court est redoutable, tout autant que sa cadence d'ailleurs, Ivanovic a touché ses limites du moment.

Et pourtant elle s'est battue. Menée d'un break dans la première manche, elle a recollé avant de céder au finish (7-5), menée de deux breaks dans la deuxième (3-0), elle a entraîné son adversaire dans un jeu décisif. Kleybanova, forcément nerveuse car manquant d'expérience, a alors cédé (7-5). Ivanovic a alors pu se dire que le vent avait définitivement tourné, mais Kleybanova a prouvé qu'elle était également une sacrée combattante. Cette joueuse très physique a alors fait explosé l'ancienne n°1 mondiale (3-0) pour ne plus la lâcher malgré un debreak (5-2). Au moment de conclure, la Russe a cette fois su tenir ses nerfs pour décrocher, certainement, la plus belle victoire de sa carrière.

Dokic, c'est fou
Et c'est une autre grande championne qu'elle retrouvera en huitièmes, une revenante. Jelena Dokic, en effet, est en train de réaliser une des grosses performances de cet Open d'Australie. Devant un public en délire, elle s'est en effet qualifiée pour les huitièmes aux dépens de la Danoise Caroline Wozniacki (3-6, 6-1, 6-2), tête de série n°11. L'Australienne, victorieuse du tournoi d'attribution des wild-cards pour Melbourne, n'en finit plus de faire un come-back fracassant.

Après Tamira Paszek au premier tour et surtout Anna Chakvetadze au deuxième, Jelena Dokic a éliminé une des outsiders pour le titre et confirmé encore une fois qu'elle pouvait prétendre, si elle reste en bonne santé, à un retour dans le Top 20. Face à Wozniacki, un des grands espoirs de la nouvelles génération, la puissance et l'agressivité en fond de court de Dokic ont fait la différence. Jouant en patronne, elle a même forcé son destin en se ruant au filet dans les derniers jeux. Actuellement 187e au classement, mais au-delà de la 600e place en 2006, c'est une remontée fantastique qu'est en train de réaliser Dokic. Wozniacki, elle, a manqué un peu de puissance et surtout de régularité pour espérer l'emporter. Elle a aussi cédé face à la pression de tout une foule poussant derrière sa favorite. - C. B.

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Very Happy

OPEN D'AUSTRALIE

Huitièmes de finale

DU BONHEUR AUX LARMES
Par Sophie DORGAN, à Melbourne

De l'immense bonheur de Marion Bartoli après sa victoire contre la numéro 1 mondiale, Jelena Jankovic, à l'immense détresse d'Alizé Cornet après sa défaite très cruelle contre la numéro 3 mondiale, Dinara Safina, le tennis français est passé par tous les états sur la Rod Laver Arena.

Marion Bartoli a réalisé un exploit face à Jelena Jankovic. Alizé Cornet a été éliminée. (Reuters)

Bartoli à la mode londonienne

Et elle n'aimait pas l'Open d'Australie... En sept participations, Marion Bartoli n'avait gagné que quatre matches à Melbourne. Les temps changent. La Rod Laver Arena résonne encore des soupirs admiratifs des spectateurs. Face à la numéro 1 mondiale, Jelena Jankovic, Marion Bartoli délivre un récital (6-1, 6-4) de 1h22'pour se qualifier pour les quarts de finale. Cette victoire ne doit rien au hasard ou à la performance d'un jour. Amincie et très affûtée physiquement, la Française possède aujourd'hui d'autres atouts que son incroyable frappe de balle. Elle peut aussi défendre et remporter de longs échanges si le besoin s'en fait sentir. Pendant la première manche, nul besoin de défendre, elle enchaîne les coups gagnants comme d'autres respirent. Naturellement. La Serbe est groggy et chaque seconde balle de service se convertit en punition. En vingt minutes, la Française s'envole (5-0) et rien ne semble perturber sa marche en avant. A 3-0 et à 4-0, Jelena Jankovic mène 40-0, cinq points d'affilée la condamnent à jeter des regards interloqués vers son coach. Son chapeau noir de gardian camarguais n'empêche pas Ricardo Sanchez de prendre un bon coup de chaud ! Son élève subit encore et toujours. Elle cherche vainement quelques solutions en changeant de rythme ou en tentant quelques courts croisés. Mais Marion Bartoli, version 2009, ressemble à celle du dernier set, remporté (6-0), lors de la demi-finale de Wimbledon 2007 contre Justine Henin. «En termes de performances, je le mettrai au même niveau», souligne la tête de série n°16.

En championne, la Serbe s'accroche et le bras de fer commence. Et Marion Bartoli ne doit pas regretter le travail physique, réalisé depuis l'été dernier. Parfois malmenée dans l'échange, elle tient et contre-attaque. Avec sa position très avancée, sa qualité de relance devient un casse-tête pour la numéro 1 mondiale sous pression sur chaque service. Mais la clé de la rencontre se situe à 4-4 dans le dernier set. Après douze minutes de jeu et six égalités, la Tricolore remporte l'engagement adverse à sa troisième balle de break après avoir sauvé une balle de 4-5 sur un magnifique passing de revers. «Cela commençait à devenir très dur sur le plan physique, avoue la 17e joueuse mondiale qui affronte en quart de finale, Vera Zvonareva, tombeuse (7-5, 6-4) de Nadia Petrova. Les échanges étaient de plus en plus longs et en repassant devant, elle aurait pu reprendre confiance. Et en confiance, elle est toujours dangereuse.» Pour sa première sur la Rod Laver Arena, l'émotion peut alors l'étreindre. Quand elle reçoit ses balles neuves, elle sautille, elle sert du bon côté, dos au soleil, et ne pense qu'à une chose : «Je pense aux centaines de service que j'ai fait cet hiver avec le panier de balles et la cible à toucher (rires). Les trois premiers services sont pas mal sortis de la raquette. J'ai essayé d'oublier qu'elle était en face et simplement me concentrer sur ce que je sais faire à l'entraînement.» Résultat : quatre premières balles de service dont un ace et un service gagnant ! Et elle n'aimait pas l'Open d'Australie... Depuis une semaine, son avis diverge. Et si le bleu des courts de Melbourne lui rappelait le vert des terrains de Wimbledon.

Cornet est passée si près

« Malheureusement, en sport, ce n'est pas comme à l'école, où on doit simplement apprendre sa leçon et la réciter pour avoir des bonnes notes. Parfois, on peut s'entraîner le plus dur possible et ne pas avoir de résultat.» Comme le résume parfaitement Marion Bartoli, le tennis féminin et le rationnel ne forment pas un couple très uni. Dans sa jeune carrière, Alizé Cornet vient de vivre une expérience traumatisante mais enrichissante en perdant (6-2, 2-6, 7-5) contre Dinara Safina après avoir obtenu deux balles de match consécutives. Bien sûr, les regrets se ramassent à la peine avec ce coup droit qui sort de quelques centimètres dans le couloir lors de sa première balle de match à 5-4 et 40-15 ou avec son jeu de service retenu alors qu'elle mène 5-2 dans la troisième manche.
«On a toujours des regrets. Mais sur les deux balles de match, on a fait deux gros rallyes, je sors un coup droit de deux centimètres et je commets une faute en revers au bout d'un échange très long où je m'engage. Ce n'est pas passé. Mais je ne me suis vraiment pas effondrée, j'ai gardé la tête bien droite et j'ai montré que je n'avais pas peur, commente la Niçoise, toujours aussi lucide malgré sa grande déception. Même si j'avais vraiment un peu peur au fond de moi, j'ai essayé de lui montrer que j'étais solide et que je n'allais rien lâcher jusqu'au bout. Mais elle n'est pas troisième mondiale pour rien.»

Bien sûr, Dinara Safina est allée chercher sa victoire comme à Roland-Garros contre Elena Dementieva. Bien sûr, la Russe domine la partie et possède une grande partie des clés. Elle fait tout : les fautes (52 au total) et les points (32 au total). Et c'est d'autant plus frustrant. Elle donne, elle donne et à 5-2 au troisième set, elle ne rate plus ! Mais la Française se bat, varie, tient le bras de fer du fond de court et échoue si près malgré son épaule douloureuse. En pleurs, elle quitte la Rod Laver Arena. Pour sécher ses larmes, elle enchaîne avec le double mixte sur le court n°6 avec Marcelo Melo. En championne, elle soigne le mal par le mal. Et ce n'est pas anodin. Alizé Cornet adore jouer et adore gagner. En mixte, elle s'est un peu "défoulée" en s'imposant (6-3, 4-6, 10-4) contre la paire composée de Flavia Pennetta et Dusan Vemic et son beau sourire à la fin du match laisse présager de jours plus heureux. Elle ne lâche rien ! «C'est cruel, mais le tennis est un sport de fou qui est toujours juste. J'ai tout donné. Mais tout n'était pas assez.» Avec une telle lucidité et une telle volonté, Alizé Cornet n'inspire qu'une chose : le respect.

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Tennis - Australie (F) - Dokic épate encore

Jelena Dokic a de nouveau enflammé la Rod Laver Arena en se qualifiant pour les quarts de finale aux dépens de la Russe Alisa Kleybanova (n°29) en trois manches acharnées (7-5, 5-7, 8-6). Face à la tombeuse d'Ana Ivanovic, Dokic a livré une performance remarquable de détermination et continue ainsi de forcer son destin à Melbourne. Vera Zvonareva, elle, est venue à bout de Nadia Petrova (7-5, 6-4) pour seulement la deuxième fois en huit rencontres au terme d'un match solide sans être exceptionnel. La finaliste du dernier Masters trace son chemin discrètement mais avec détermination. Marion Bartoli est prévenue.

Après les victoires obtenues sur Chakvetadze (n°17) et Wozniacki (n°11), ce nouveau succès prouve que Dokic est bel et bien revenue à un excellent niveau de jeu. Celle qui a dit viser le Top 50 à la fin de la saison pourrait bien devoir réviser ses objectifs à la hausse si son physique tient une année entière. Surtout que Kleybanova n'était pas une proie facile. La Russe de 19 ans, en pleine progression, fait en effet partie de la génération montante. Dans tous les cas, face à un public acquis à sa cause et qui a tiré un trait sur le passé, Dokic réalise la belle histoire de cette quinzaine. Sa puissance et sa qualité de frappe toujours intactes, l'ancienne n°4 mondiale a en plus retrouvé une grande condition physique car ces trois derniers matches ont été de vrais thrillers en trois sets et elle n'a jamais rien lâché. Mentalement, elle fait preuve aussi d'une force assez incroyable.

Menée 5-4 dans la première manche, service Kleybanova, elle a su revenir et arracher la manche. De nouveau dominée dans le deuxième set, elle s'est encore battue mais a cédé sur le fil. Et dans la troisième, alors qu'on pensait qu'elle avait laissé passer sa chance (1-3), elle s'est accrochée, a tenu le terrible bras de fer en fond de court pour finalement revenir et arracher le match sur le service adverse. Elle a également su surmonter la fatigue et la douleur d'une cheville gauche tordue en fin de match. Elle l'avait donc dit mais certains en avaient douté : les épreuves passées en ont fait une autre personne, plus forte et plus sûre d'elle-même et quelqu'un qui revient jouer pour le plaisir du jeu. Il va vraiment falloir commencer à lui faire confiance. La Russe Dinara Safina aura maintenant la tâche de mettre fin à la belle aventure de l'Australienne. Mais cette dernière vendra chèrement sa peau. - C.B.

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Cet Open d'Australie est un régal. Ce tournoi farfelu et magnifique, pimenté pour les spectateurs français d'un arrière-goût de Tsonga cru 2008, offre des conditions de jeu insensées, des matches formidables et un suspense rare. La saison commence à peine, la hiérarchie n'est pas encore établie, cela vaut pour chaque année. En ce début 2009, les matches de Melbourne illustre cependant ce que l'on osait espérer : une incertitude permanente, propre à générer de la passion à tous les étages.

Sur le circuit féminin, on peut interpréter cela comme un symptôme. On peut aussi, comme l'a dit Amélie Mauresmo, simplement constater qu'il y a "de la place". Le top 10 est ouvert aux quatre vents, et les plus opportunistes peuvent s'engouffrer. Marion Bartoli, souvent meurtrie par les incompréhensions et la défiance généralisée autour de ses résultats, veut devenir une championne indiscutable. Le blog qu'elle tient sur le site WTA cette quinzaine permet d'en savoir un peu plus sur une joueuse qui s'est souvent protégée excessivement, à tort ou à raison.

Personnellement, je pensais, sans avoir beaucoup d'éléments pour argumenter, que le duo Walter/Marion fonctionnait trop en vase clos et que ce fonctionnement la ferait plafonner face aux meilleures. Cette impression est à revoir. Ils sont quelques uns à avoir besoin d'indépendance dans le tennis français. Amélie Mauresmo, Gaël Monfils pour ne citer qu'eux. Les Bartoli veulent réussir dans la configuration qu'ils ont choisi. Le succès de Marion sur Jelena Jankovic les renforce dans leur choix, il ne doit rien au hasard et il marquera les esprits beaucoup plus longtemps que les remarques déplacées dont elle fait parfois l'objet.

http://ace2007.blogs.eurosport.fr/archive/...eux-destin.html

Tennis - Australie - Hécatombe chez les filles

La fin des huitièmes de finale du tableau féminin s'es résumée, lundi, en une hécatombe. Victoria Azarenka, qui avait l'avantage contre Serena Williams (6-3, 2-4, ab.), a dû jeter l'éponge, victime d'une gastro-entérite. Jie Zheng, elle, a lassé filer Svetlana Kuznetsova (4-1, ab.) en quarts de finale après s'être blessée au poignet gauche sur une mauvaise chute. Seules Elena Dementieva et Carla Suarez Navarro sont passées à la régulières contre Cibulkova (6-2, 6-2) et Medina Garrigues (6-3, 6-2).

Elle était en larmes Victoria Azarenka en se retrouvant contrainte de jeter l'éponge. La joueuse de 19 ans, tête de série n°13, avait de quoi être dévastée. Malade depuis le matin et victimes de vomissements, elle était pourtant parvenue à remporter le premier set (6-3) contre Serena Williams. Sa puissance de fond de court, son grand service et sa cadence de jeu étaient en train de faire plier la n°2 mondiale. Cette dernière, loin de son meilleur, était assez lente sur les jambes et commettait pas mal de fautes. Mais, surtout, elle ne lisait pas du tout le jeu adverse. C'est alors que tout a basculé. Les nausées et les malaises ont rattrapé Azarenka. Chancelante, elle a tout tenté pour ne pas jeter l'éponge. Cherchant l'ombre sur le court, appelant le kiné. Mais il n'y avait rien à faire.

Le break concédé (2-4) a eu raison de ses dernières forces. Malgré une autre pause, pendant laquelle Serena a fait soigner une cheville manifestement douloureuse, la Bélarusse n'a pu jouer que quelques points avant de fondre en larmes et de sortir soutenue par le personnel médical. Des larmes et des regrets plein les yeux tant, à la régulière, elle semblait promise à la victoire. Elle aura tout de même de nouveau confirmé, après son titre à Brisbane, qu'elle est bien une des principales jeunes joueuses à surveiller cette saison. «Je me sentais si faible. Depuis 6h ce matin je n'ai pas cessé de vomir. Une fois sur le court ça allait mieux pendant tout le premier set mais après je n'avais plus aucune énergie. On m'a dit d'arrêter mais je n'ai pas voulu, je voulais tenter ma chance une dernière fois. Mais ça n'a servi à rien, j'avais l'impression que j'allais m'effondrer.» Serena Williams, elle, va devoir vraiment monter en puissance si elle veut aller au bout de ce tournoi. «J'ai eu vraiment peur pour elle parce qu'elle sembalit au bord de l'évanouissement. De mon côté mon service n'était pas du tout à son niveau habituel et ça m'a énervé. Mais après la perte du premier set je n'ai jamais douté que j'allais aller au troisième.»

Svetlana Kuznetsova, elle, a bénéficié de la terrible malchance de la Chinoise Jie Zheng. Cette dernière, en tombant en arrière lors d'un échange, a en effet tordu son poignet gauche en voulant amortir sa chute. Incapable de jouer normalement, elle a dû renoncer (1-4). Dans les autres rencontres, Elena Dementieva a dominé bien plus facilement que ce à quoi on pouvait s'attendre la Slovaque Dominika Cibulkova et retrouvera Carla Suare Navarro. La Russe, si elle remporte son premier titre du Grand Chelem, pourrait devenir n°1 mondiale. «Mais je ne suis pas la seule à être dans cette position, tout reste ouvert. Dinara a l'air en bonne forme, c'est elle qui a sans doute le plus progressé depuis la saison dernière et elle est la favorite. Serena est toujours là aussi. Moi, je me concentre sur chaque match sans voir trop loin. Je veux juste jouer mon meilleur tennis», a ainsi confié Dementieva. Elle jouera sa place en demi-finales contre Carla Suarez Navarro, qui confirme sa victoire du deuxième tour contre Venus Williams. - C.B.

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Tennis - Australie (F) - Serena face aux Russes

Serena Williams (n°2) a ruiné les espoirs russes de voir quatre de leurs représentantes en demi-finales. Mais il ne s'en est fallu que d'un jeu. L'Américaine s'est en effet imposée en trois manches (5-7, 7-5, 6-1) contre Svetlana Kuznetsova (n° Cool

après avoir été menée 7-5, 5-3. La Russe a servi pour le gain du match (5-4) mais c'est ce moment qu'a choisi l'Américaine pour hausser son niveau de jeu et lâcher ses frappes. La triple gagnante de l'épreuve (2003, 2005, 2007) en découdra désormais avec Elena Dementieva pour une place en finale. C'est la première fois que Dementieva jouera les demies à Melbourne.

Serena Williams au diesel
Comme souvent, c'est dos au mur que la championne se réveille et se révèle. Alors que le match semblait avoir définitivement tourné en la faveur de Kuznetsova, Serena Williams est parvenue à gommer tout ce qui polluait son jeu en seulement quelques minutes afin de renverser la situation. Plus de fautes directes, plus de service en panne et bienvenue aux retours gagnants, aux aces et à des frappes surpuissantes. Et pourtant elle ne faisait pas bonne mine à la fin du premier set, pliant dans la fournaise de Melbourne face à une adversaire en réussite qui prenait sa chance à fond. Poussive, Williams ne tenait pas à l'échange et ne trouvait pas l'ouverture sur le service adverse. Elle avait pourtant failli, déjà, s'en sortir en breakant pour revenir à 5-5. Mais à ce moment là les nerfs de Kuznetsova avaient tenu le choc, tout autant que sa qualité de frappe. Patronne sur le court, la Russe l'avait emporté (7-5).

Les limites d'une température supportable étant atteintes, les organisateurs ont alors décidé de fermer le toit. Fini le sauna. Les joueuses ont donc continué la rencontre en indoor et avec la climatisation. Mais cela n'a pas pour autant complètement relancé l'Américaine, qui continuait à retenir ses frappes et à subir la cadence imprimée par la Russe. Cette dernière n'a pas eu grand chose à se reprocher en servant pour le match (5-4), mis à part d'avoir peut-être un peu moins appuyé ses premières. Mais elle a surtout subi la révolte de l'Américaine, qui a enchaîné les retours gagnants et l'attaque à tout va pour revenir. Lancée, Serena Williams a gardé le pied sur l'accélérateur pour s'emparer de la manche (7-5), le poing serré et l'oeil noir vers son clan. La vraie Serena Williams a alors remplacé celle, hésitante et nerveuse, du début de match. Le service enfin performant, elle n'a cessé de rentrer dans le court et d'imposer son jeu. Plus constante à l'échange, elle a rapidement fait se résigner la Russe (3-1). Ce break arraché, le match était terminé tant l'emprise de Williams était totale, tout autant que les regrets et la frustration de son adversaire. «Dans le premier set j'avais l'impression de regarder quelqu'un d'autre que moi jouer. Il faisait tellement chaud que je ne parvenais pas à me secouer. Forcément la fermeture du toit m'a aidé, mais j'ai aussi commencé à mieux jouer, à faire moins de fautes. Je ne suis absolument pas à mon meilleur niveau mais je m'en sors quand même... Je préfère me dire que c'est encourageant. Mais bon je me suis entraînée tellement dur et je n'arrive pas à reproduire quoi que ce soit... J'aurais mieux fait d'aller à la piscine ! » a préféré sourire Williams.

Dementieva pour une première
Elena Dementieva s'était qualifiée un peu plus tôt mais dans des conditions totalement différentes. Si le toit a été fermé après le premier set perdu par Serena Williams, il était grand ouvert pour le premier quart de la journée. C'est donc sous 39° que la Russe a décroché sa qualification pour les demi-finales aux dépens de Carla Suarez-Navarro (6-2, 6-2), tombeuse de Venus Williams au deuxième tour.

Elena Dementieva, patronne de ce début de saison avec deux titres, à Auckland et Sydney, a donc enchaîné son quinzième match gagné de suite et démontré de nouveau ses grandes qualités athlétiques. Après trois semaines de compétition non stop, la Russe ne semble en effet pas plus entamée que ça physiquement. Ce mercredi, surfant sur la confiance accumulée, elle n'est pas tombée dans le piège Suarez Navarro. Après un cavalier seul de la Russe (4-0) en début de match et une balle de 5-0, l'Espagnole avait pourtant fini par entrer dans le match.

Dementieva, elle, avait jusque-là adopté la bonne tactique. Elle se refusait à entrer dans de longs échanges, imposait sa cadence du fond et évitait soigneusement de trop jouer sur le splendide revers adverse. Mais la Russe a soudain commencé à se gripper. Le jeu à 4-1 sur son service a ainsi duré une éternité pour 11 égalités et 5 balles de break sauvées. La faute à un service en panne et à une adversaire plus relâchée, mettant beaucoup plus d'intensité dans ses frappes. «C'était vraiment terrible de jouer dans ces conditions. En plus, elle était très solide physiquement, elle jouais bien et je ne savais pas trop à quoi m'attendre puisque je n'avais jamais joué contre elle.» Une fois la menace écartée (5-1) par quelques jolies accélérations de coup droit et de revers décroisés, la fin du set a été bien gérée par Dementieva (6-2). Le break d'entrée de deuxième set (2-0) a ensuite donné toute la confiance nécessaire à Dementieva pour s'envoler vers le dernier carré (6-1). La Russe devait être bien soulagée de pouvoir enfin quitter ce sauna géant. «Vous ne pouvez pas vous habituer à jouer par cette chaleur. C'est impossible. il faut juste tout tenter pour en finir au plus vite, rentrer dans le court et être agressif. Mais vraiment je ne comprends pas pourquoi le toit n'a pas été fermé. Ils savaient que ça allait se passer comme ça. C'est génial d'avoir ce toit alors autant l'utiliser. Franchement, personne ne comprend vraiment comment tout ça est géré» a confié la Russe à l'issue du match- C.B

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OPEN D'AUSTRALIE

Demi-finales

SERENA ET DINARA À LA UNE
Par Sophie DORGAN, à Melbourne

La finale de l'Open d'Australie opposera samedi Serena Williams, victorieuse (6-3, 6-4) d'Elena Dementieva, à Dinara Safina, tombeuse (6-3, 7-6 [4]) de Vera Zvonareva. Lors de ce dernier match, l'Américaine et la Russe se disputeront également la première place mondiale.

L'expérience et la rage de Serena Williams ont eu raison de la fébrilité d'Elena Dementieva. (Reuters)

Serena avec sa puissance et sa tête

L'emprise psychologique de Serena Williams et l'effet Grand Chelem pour Elena Dementieva, une des meilleures joueuses du circuit à n'avoir jamais remporté un tournoi majeur, offrent une qualification (6-3, 6-4) en finale pour l'Américaine, de plus en plus convaincante au fil des tours. Pour connaître la différence entre une grande championne et une championne, cette demi-finale propose un livre ouvert. Quand Serena Williams assène à longueur d'interviews qu'elle est la meilleure, elle le croit et ses adversaires aussi. Quand Elena Dementieva arrive invaincue cette saison avec quinze victoires consécutives, elle y croit simplement. A Sydney, il y a quinze jours, la Russe a écrasé (6-3, 6-1) l'Américaine. Mais le tournoi de Sydney n'a rien à voir avec un Grand Chelem. Quand Jo-Wilfried Tsonga évoque «deux tennis, le tennis du Grand Chelem et le tennis du circuit », Serena Williams l'illustre par l'exemple.

Depuis dix jours, Serena Williams ne joue pas très bien, mais elle gagne. Tour après tour, elle monte en puissance. Elle s'en sort par miracle en huitièmes de finale contre Victoria Azarenka, victime d'une gastro-entérite alors qu'elle mène un set à zéro. Elle s'en sort au mental en quarts de finale contre Svetlana Kuznetsova, victime de la tremblote à 7-5, 5-3. Et en demi-finale, elle s'en sort avec son jeu et sa tête sous la Rod Laver Arena, couverte en raison de la canicule ambiante (jusqu'à 44 degrés). «J'ai bien servi et c'est très important contre elle car c'est une bonne relanceuse et j'ai bien bougé. J'étais plus solide et j'ai gardé mon calme», énumère la championne aux neuf titres du Grand Chelem. Comme par télépathie, elle transmet des ondes négatives à Elena Dementieva. Après deux premiers jeux très longs de plus d'un quart d'heure, Serena Williams règle la mire et distille le poison du doute dans le cerveau de son adversaire. A 4-3, la quatrième mondiale possède deux balles d'égalisation avant d'encaisser quatre points consécutifs. Il ne faut compter sur la triple lauréate de l'épreuve pour trembler. Avec deux aces dans le jeu, elle conclut le set. Dos au mur, la Russe joue mieux et se détache 3-0. Mais l'Américaine ne lâche rien. Jamais.

Plus intelligente tactiquement, elle n'hésite pas à casser le rythme de son adversaire par quelques slices ou une balle molle et elle tient le choc des rallyes à pleine puissance, imposée par la championne olympique. Même sa créole en diamants qui tombe ne la déconcentre pas... Trois doubles fautes lui offrent le débreak à 3-1 et en s'appuyant sur son excellent service (10 aces pour Serena Williams, huit doubles fautes concentrés dans le deuxième set pour Elena Dementieva), elle étouffe la Russe, dépourvue de solutions. «Elle bougeait mieux aujourd'hui et son pourcentage de premiers service était un peu plus élevé. Elle était très concentrée. C'était très difficile de lui mettre la pression sur ses engagements. C'était un bon match», explique la Russe qui déplore juste un «petit manque d'agressivité». Les deux derniers jeux symbolisent le bras de fer. Avec deux nouvelles doubles fautes, la quatrième joueuse mondiale perd sa mise en jeu à 4-4. Avec deux aces, la deuxième joueuse mondiale conclut le match en 1h39'. Elle peut bondir encore et toujours après sa victoire. Après son titre en 2007, elle assène : Serena est de retour. Aujourd'hui, elle peut entonner : Serena est toujours là. Et elle disputera la première place mondiale à Dinara Safina en finale. «Mon but n'est pas de redevenir numéro 1. Mon but est de gagner un match supplémentaire ici en Australie», estime Serena Williams avant de se reprendre et d'ajouter «trois matches de plus dont un en simples » (Ndlr : plus que deux matches, après sa conférence de presse, Serena s'est qualifiée pour la finale du double avec sa soeur Venus).

Safina avec son physique et sa puissance

Marat Safin ne doit plus se moquer gentiment des petits bourrelets de sa soeur. Le grand frère avait pourtant raison quand il prédisait que le jour où sa cadette posséderait un physique, elle ferait mal. Très mal. Véritable athlète, Dinara Safina dispose aujourd'hui d'une arme supplémentaire. Beaucoup plus véloce, la Russe se charge de tout sur le court. Du meilleur (28 points gagnants) comme du pire (42 fautes directes). Contre Vera Zvonareva, victorieuse de leurs trois dernières confrontations, elle prouve que son jeu de jambes est désormais à la hauteur de sa qualité de frappe. Son agressivité permanente en retours, sa qualité de premières balles de service, son excellent revers et son coup droit plus solide mettent au supplice sa compatriote. Plus détendue que lors de ses matches précédents, elle prend sa chance sur chaque balle courte. «J'étais plus agressive aujourd'hui que lors de mes matches précédents. Mon premier set était parfait. Aujourd'hui, je peux dire que j'ai joué contre une adversaire et non plus contre moi-même», plaide Dinara Safina, beaucoup moins tendue lors de cette demi-finale.

Moins puissante, l'élève de Sam Sumyk engage le bras de fer en cadence et se retrouve prise à son propre piège. «Par moment, j'ai senti que je faisais les mauvais choix, mais il était trop tard pour changer», déplore Vera Zvonareva qui avoue également avoir connu quelques difficultés d'adaptation lors du passage de l'outdoor à l'indoor avec le toit sur la Rod Laver Arena. Elle subit et ne voit que l'ombre d'une solution. Attendre que sa compatriote disjoncte. Moins épidermique, Dinara Safina ne tombe pas dans ses péchés de jeunesse et tient le combat mental. Breakée à 5-5 dans le deuxième set, elle réagit immédiatement sur un jeu blanc pour s'offrir un tie-break sous haute tension. Qui va craquer la première ? La fébrilité est à son comble avec un ace pour la troisième mondiale puis une double faute. Mais à cinq points à quatre, deux fautes en coup droit de la tête de série n°7 offrent trois balles de match à la finaliste de Roland-Garros. Elle a le temps de souffler et de ne pas se poser trop de questions métaphysiques pour conclure sur un magnifique passing de coup droit croisé. La vidéo confirme la sentence et la petite soeur peut désormais montrer ses muscles dessinés à son grand frère. Les rôles se sont inversés... smile.gif Mais son mental sera-t-il à la hauteur du grand Marat de 2005 ?

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OPEN D'AUSTRALIE

Finale - Femmes

LA PATRONNE, C'EST SERENA
Par Sophie DORGAN, à Melbourne

La patronne se nomme Serena Williams. Après l'avoir clamé haut et fort, l'Américaine le prouve haut et fort en infligeant une leçon de cinquante-neuf minutes (6-0, 6-3) à Dinara Safina pour remporter son dixième titre du Grand Chelem et retrouver la première place mondiale.

La cérémonie de remise des trophées a duré presque aussi longtemps que la partie. (L'Equipe)

Un titre du Grand Chelem pour Serena Williams, c'est comme un iceberg. Quand le dixième émerge, on s'aperçoit de l'étendue du palmarès de l'Américaine qui totalise dix titres en simples et dix en doubles en Grand Chelem, dépasse ainsi Monica Seles et retrouve la première place mondiale à seulement 27 ans. Pour la partie immergée, il faut regarder Dinara Safina qui se transforme pendant 59 minutes en «ramasseuse de balles» selon son propre aveu et termine le match (6-0, 6-3) en larmes. La Russe rate même l'heure de jeu et les minutes ont dû lui paraître interminables. Son frère Marat, qui a fêté son titre lors de l'Open d'Australie 2005 à la vodka, va peut-être lui conseiller une bonne rasade pour oublier !

Quand la cérémonie de remise du trophée dure presque aussi longtemps que le match, on peut mesurer l'étendue du désastre pour la numéro 2 mondiale. Quand on reste sur le chef d'oeuvre de la veille entre Rafael Nadal et Fernando Verdasco, on peut mesurer l'étendue du désastre pour les spectateurs et par ricochet pour le tennis féminin. Mais la rapidité du match ne doit pas édulcorer la performance de Serena Williams qui s'est inspirée de cette demi-finale et a construit sa montée en puissance avec sa soeur en double pour travailler son retour. La patronne, c'est elle. Elle le clame haut et fort. Elle le prouve haut et fort. «Je veux gagner et j'ai besoin de gagner, explique la quadruple lauréate de l'épreuve, arrivée bien pomponnée lors de sa conférence de presse. C'est réellement un besoin.» Et c'est bien toute sa différence. Jamais l'Américaine ne recule, elle met une pression constante sur son adversaire et semble toujours lui lancer : «Viens me chercher si tu peux !» Dinara Safina le peut avec son nouveau corps d'athlète et ses derniers résultats. Mais ses muscles ne commandent pas son cerveau.

Dinara Safina trahie par ses nerfs

Pour sa deuxième finale du Grand Chelem après Roland-Garros 2008, elle se laisse autant submerger par l'événement que par son adversaire. Avec trois doubles fautes lors de son premier jeu de service, elle perd son engagement et permet à la cadette des Williams de commencer son récital et de démontrer une nouvelle fois son emprise psychologique sur ses adversaires. «Normalement, mon service est mon arme. Jouer sans cette arme, c'est trop dur contre elle», avoue la Russe, tout en louant la performance de son aînée : «Elle a joué exactement comme elle le souhaitait. Elle s'est montrée très agressive et elle ne m'a pas laissé le temps de m'installer et revenir dans le match.» Après dix-huit minutes, elle mène 5-0 et capitalise déjà douze points gagnants. A la fin du premier set, Dinara Safina n'a inscrit que huit points ! En grande championne, Serena Williams élève toujours son niveau de jeu au fil des matches pour devenir redoutable en finale. La tension la rend électrique.

Plus concentrée et plus mobile, elle étouffe sa rivale et oublie les scories des premiers tours. Dinara Safina subit l'effet inverse. Arrivée en finale sans bien jouer, la Russe sombre sous la pression d'un double enjeu, son premier titre du Grand Chelem et la place de numéro 1 mondiale. «Je ne jouais pas seulement pour un titre du Grand Chelem mais aussi pour la place de numéro 1. C'était la première fois pour moi. Elle possède beaucoup plus d'expérience que moi de ce genre de situation, rappelle la finaliste, qui avoue avoir tremblé. Avant d'entrer sur le court, je me sentais bien. Mais sur le court, les choses ont changé.» Le commentaire de Serena Williams résume bien la différence d'état d'esprit : «J'ai complètement oublié la place de numéro 1 jusqu'à la fin du match où les gens dans mon box m'ont fait signe que j'étais n°1. J'ai toujours cru que j'étais la meilleure que je sois n°1 ou n°100. Alors c'est juste un super bonus.» Son break d'entrée au premier jeu du deuxième set ne fait pas illusion. Les larmes commencent à monter au changement de côté à 6-0, 4-1 et ses regards perdus vers son coach trahissent simplement son désarroi. Sur un jeu blanc, le calvaire s'achève sur une joie sobre de Serena Williams. Dans les tribunes, Venus peut prendre une photo de sa soeur avec la coupe. Sur le buffet familial, cela fera un dix-septième cliché avec un trophée du Grand Chelem. Faute de montrer sa qualité, le tennis féminin a trouvé une patronne. Les Français peuvent se réjouir, la patronne sera à Coubertin en février pour l'Open Gaz de France. En fermant les yeux, elle a lancé dans un sourire : «I love Paris»

http://www.lequipe.fr/Tennis/AUS_09_2901_FINALE_F.html

Tennis - WTA - Serena retrouve le sommet

Grâce à sa victoire lors de l'Open d'Australie, Serena Williams s'est emparée des commandes du classement mondial. Avec 9432 points, elle devance sa dernière victime à Melbourne, Dinara Safina de près de 300 points. Jelena Jankovic recule à la troisième place et se trouve désormais menacée par Elena Dementieva, toujours quatrième. L'ex-patronne du circuit, Ana Ivanovic réalise une très mauvaise opération comptable : la Serbe recule de la 5e à la 8e place et devra probablement défendre son titre à Roland Garros si elle ne veut pas sortir du top 10. A noter que Maria Sharapova, absente à Melbourne, dégringole à la 17e place.

Côté Français, Marion Bartoli a repris des couleurs dans cette hiérarchie. Avec son quart de finale en Australie, la native du Puy-en-Velay gagne six places et se trouve désormais aux portes du top 10 (11e), de nouveau première tricolore. Alizé Cornet grapille elle aussi quelques rangs. La Niçoise occupe le meilleur classement de sa jeune carrière avec sa 14e position. Enfin, malgré un Open de bonne facture (éliminée par Azarenka), Amélie Mauresmo se stabilise (23e). Smile

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Je sens qu'Amélie va tout doucement grimper l'échelle dans les prochains tournois. Smile

Trash XS Nombre de messages : 18 Date d'inscription : 23/01/2009

Val a écrit:: Je sens qu'Amélie va tout doucement grimper l'échelle dans les prochains tournois.

Tu penses sérieusement qu'elle va devenir arbitre? :smiley grat-grat: albino

:elephant: rendeer

routouglou a écrit:

Val a écrit:: Je sens qu'Amélie va tout doucement grimper l'échelle dans les prochains tournois.

Tu penses sérieusement qu'elle va devenir arbitre? :smiley grat-grat: albino

:elephant: rendeer

Méchant !

routouglou a écrit:

Val a écrit:: Je sens qu'Amélie va tout doucement grimper l'échelle dans les prochains tournois.

Tu penses sérieusement qu'elle va devenir arbitre? :smiley grat-grat: albino

:elephant: rendeer

Tennis-WTA-Paris - Carton plein pour les Bleues

Les trois Françaises engagées mercredi à Coubertin ont toutes franchi le cap du premier tour. Après Nathalie Dechy et Emilie Loit, respectivement vainqueurs de Sorana Cirstea (6-2, 1-6, 6-2) et Nicole Vaidisova (6-1, 6-4), Alizé Cornet s'est tranquillement imposée dans la soirée face à Anastasija Sevastova, (6-1, 6-3).

Cornet expéditive
Certes elles avaient le même âge (19 ans) mais 182 rangs séparaient Alizé Cornet d'Anastasija Sevastova. N°1 française à la faveur de son nouveau pointage à la WTA lundi (13e), la Niçoise a donc logiquement surclassé son adversaire lettone, issue des qualifications et qui rejoignait le tableau principal d'un tournoi pour la deuxième fois de sa carrière. A peine plus d'une heure pour quatre jeux abandonnés : Cornet s'est surtout rassurée sur son jeu et l'état de son épaule après un week-end de Fed Cup cauchemardesque (défaite 5-0 face à l'Italie). « Je suis contente de voir que mon tennis est bien en place malgré ce week-end noir », a déclaré l'élève de Pierre Bouteyre. Elle devra désormais se défaire de Daniela Hantuchova pour atteindre les quarts de finale du tournoi parisien pour la première fois (en trois participations).

Loit prend « un max de plaisir »
Un peu plus tôt, c'est Emilie Loit qui s'est distinguée. Cette fois, elle n'a pas jeté sa raquette de joie comme à Roland-Garros en mai dernier, mais elle a embrassé le sol pour manifester son bonheur! Pour son premier match de l'année dans un tableau principal, la Française, issue des qualifications, venait de sortir Nicole Vaidisova, l'ancienne n°7 mondiale, à domicile, en moins d'une heure (6-1, 6-4 en 55'), et avec la manière. Forcément, elle a savouré, se rappelant aux bons souvenirs de la Porte d'Auteuil : «C'est quasiment similaire comme sensations. Sauf qu'à Roland-Garros, je n'avais pas très bien débuté alors que là, je me sens très bien depuis mon premier match de qualification. Dès que je joue à la maison, je me sens bien, je prends un max de plaisir». Un sentiment en revanche absent chez son adversaire Nicole Vaidisova, en plein cauchemar depuis plusieurs mois.

Ancienne demi-finaliste à Roland-Garros (2006) et à l'Open d'Australie (2007), la Tchèque n'en finit pas de dégringoler depuis sa fin de saison 2008 catastrophique. Tombée au 71e rang mondial, elle n'a franchi le deuxième tour qu'à trois reprises sur les onze derniers tournois auxquels elle a participé. Classée 134e, la Française fait d'ores et déjà mieux que l'an passé à Coubertin, et jouera pour une place en quarts face à l'Estonienne Kaia Kanepi.

Dechy a eu un sursaut
Nathalie Dechy, également qualifiée pour le deuxième tour, devra quant à elle patienter jusqu'à mercredi pour connaître le nom de sa future adversaire (soit Schnyder, soit Alona Bondarenko). La Nordiste s'est en effet débarrassée de la Roumaine Sorana Cirstea (6-2, 1-6, 6-2) en début d'après-midi. Opposée à la 38e joueuse mondiale pour la première fois sur le circuit, "Nath" a connu une grosse baisse de régime dans le deuxième set, notamment au niveau de sa mise en jeu, pour finalement s'imposer en 1h37'. « J'ai eu une petite baisse d'énergie après la première manche. Après avoir fait beaucoup de fautes au début du match, elle a haussé son niveau de jeu. Comme le principe des vases communiquants, moi, j'ai baissé à ce moment-là. Ensuite, j'ai retrouvé le plaisir de jouer dans la troisième, j'ai réussi à avoir ce sursaut et je suis contente de ma fin de match». - P.B., à Coubertin

http://www.lequipe.fr/Tennis/breves2009/20...xieme-tour.html

Tennis - WTA - Open Gaz de France : trois françaises en quart

Amélie Mauresmo se qualifie sans soucis aux dépens de la jeune roumaine Monica Niculescu, 6/1 6/2. Alize cornet, chef de file tricolore, a dû batailler trois sets pour venir à bout de Daniela Hantuchova. La belle performance revenant à Emilie Loit qui sort la 23ème mondiale, Kaia kanepi.

Après une première manche totalement dominée par Daniela Hantuchova, Alizé Cornet a su rester dans le match et a finit par imposer son jeu pour l'emporter 1/6 6/4 6/2 au terme d'une partie de 1h44. La numéro un française jouera son second quart de finale 2009 (après Sydney où elle fut battue par Dinara safina). Elle affrontera Jelena Jankovic contre laquelle elle a déjà perdu par deux fois, en 2007 à l'US Open et en 2008 à Rome.

Emilie Loit remporte son cinquième match d'affilée à Coubertin. La gauchère française, issue des qualifications (actuellement 137ème à la WTA), domine Kaia Kanepi, 23ème mondiale, sur le score de 2/6 6/3 6/1. A 29 ans, elle disputera son premier quart de finale sur le circuit priciplal depuis plus d'un an. La dernière fois qu'elle avait atteint ce stade de la compétition, elle s'inclinait face à Katarina Srebotnik lors du tournoi de Portoroz en septembre 2007.

Il faut également remonter à cette année 2007 pour lui trouver un victoire sur une joueuse du top 30. Elle battait Sybille Bammer (30ème à l'époque) au 1er tour du tournoi de Miami en Avril.

Emilie Loit sera opposée à la numéro un mondiale Serena Williams pour la seconde fois de sa carrière. L'américaine avait gagné difficilement leur première rencontre en 2003 au premier tour de l'open d'Australie.
[...]

http://www.toutsurletennis.com/news/view/news_id/5408.htm

Tennis - WTA - Paris - Cornet s'en sort

Alizé Cornet (photo L'Equipe) s'est qualifiée pour la première fois de sa carrière pour les quarts de finale de l'Open GDF Suez à Coubertin. La Française a fini par prendre le meilleur sur la Slovaque Daniela Hantuchova (1-6, 6-4, 6-2). Elle affrontera désormais la n°3 mondiale Jelena Jankovic, tombeuse de Na Li (6-0, 3-6, 6-2). Amélie Mauresmo a également validé son billet pour les quarts en prenant le meilleur sur la Roumaine Monica Niculescu (6-1, 6-2) et retrouvera Agnieszka Radwanska. Serena Williams, elle, n'a connu aucune difficulté pour se défaire de Karolina Sprem (6-1, 6-2).

Cornet a laissé passer l'orage
Il y a des matches qu'on gagne sur son talent et d'autres qu'on arrache au forceps et avec le coeur grâce à l'effondrement de son adversaire. C'est ce genre de match qu'a vécu Alizé Cornet ce jeudi sur le court central dans cette répétition du prochain barrage de Fed Cup. Daniel Hantuchova a en effet commis la plupart des points et des fautes de cette rencontre avant de subir sa troisième défaite de rang contre Cornet. Dans la première manche, la Slovaque a en effet joué à un niveau très élevé, ne perdant qu'un seul point sur sa mise en jeu, jouant très vite et enchaînant les coups gagnants grâces à ses grandes frappes à plat. Revers et coup droit le long des lignes, rien ne lui résistait. Cornet de son côté n'était pas encore entrée dans le match et se retrouvait très crispée. Bloquée au servcice (39%), manquant de timing dans ses frappes, elle s'inclinait logiquement (1-6). «Dans le premier set je n'ai pas eu grand chose à me reprocher car elle a fait un set vraiment de toute beauté. J'étais la première fan de son tennis au premier set ! Je me suis dit qu'il fallait attendre que l'orage passe.»

Et Hantuchova depuis quelques saisons se bat autant contre elle-même que contre ses adversaires. Voilà pourquoi sans raison, elle s'est montrée soudain incapable d'enchaîner plus de trois ou quatre frappes sans faire une faute. Et, comme à l'Open d'Australie, Alizé Cornet est revenue. «J'avais l'expérience de nos matches précédents où au deuxième set elle a toujours un coup de barre. Et moi je suis toujours là à attendre la faille et ça lui met un peu de pression. J'ai juste essayé de ne pas trop paniquer et d'attendre le bon moment.» Défendant son terrain avec hargne, elle a fait jouer le coup de plus et de trop à la Slovaque et a trouvé la clé en retour pour s'envoler (4-1). Un bref retour en forme d'Hantuchova et une chute sans gravité de Cornet allaient relancer le suspense (5-2, 5-4) avant qu'un dernier jeu de service catastrophique de la Slovaque ne donne le set à Cornet. La 13e joueuse mondiale allait faire tourner le troisième set d'entrée en sauvant avec autorité deux balles de break, frustrant définitivement Hantuchova qui sombrait (5-1). Un mauvais engagement de la Française (5-2), qui appelait alors son coach pour se calmer, n'allait finalement rien changer, puisqu'Hantuchova se sabordait toute seule (6-2). Alizé Cornet a donc passé un sérieux test et se retrouve en quarts où ses qualités de battante pourraient encore faire mouche.

[...]

Les favorites restent en course
La Française jouera désormais sa place dans le dernier carré contre la n°3 mondiale Jelena Jankovic. Cette dernière est venue à bout de la Chinoise Na Li, qui menait 4-1 dans leurs confrontations, en trois manches (6-0, 3-6, 6-2). Face à une joueuse très puissante mais qui ne disputait que son deuxième match de la saison, Jankovic s'est montrée bien plus convaincante que lors de son premier tour. Des frappes plus claires, un revers retrouvé et un jeu de jambes des bons jours, la Serbe a juste de nouveau connu quelques soucis de concentration et de service dans le deuxième set. «C'est le style de match dont j'ai besoin en ce moment pour retrouver mon jeu et mes automatismes. Cela va m'aider à retrouver la forme et la confiance. Je joue maintenant Alizé Cornet et je sais qu'elle joue très bien en ce moment et qu'elle sera très motivée avec toute la foule derrière elle. Je vais me concentrer sur mon jeu et faire de mon mieux.» Serena Williams, elle, ne perd pas de temps en route. L'Américaine, tête de série n°1, s'est aisément qualifiée pour les quarts de finale jeudi en dominant la Croate Karolina Sprem (6-1, 6-2), issue des qualifications. Elle retrouvera désormais une autre qualifiée en la personne de la Française Emilie Loit.

Carole BOUCHARD, à Coubertin.

http://www.lequipe.fr/Tennis/breves2009/20...-s-en-sort.html

Tennis - WTA - Paris - Serena renonce en demies

L'Américaine Serena Williams a déclaré forfait juste avant les demi-finales, où elle devait affronter la Russe Elena Dementieva. La n°1 mondiale a dit s'être blessée au genou droit vendredi à la fin de son quart de finale contre Emilie Loit. Réveillée ce samedi matin avec toujours des douleurs, elle était d'ailleurs arrivée en retard pour son entraînement et, une fois arrivée, ne parvenait pas vraiment à se déplacer correctement. Commettant forcément beaucoup de fautes, la gagnante du dernier Open d'Australie avait paru de très mauvaise humeur. On en connaît désormais la raison.

«Je me suis blessée hier contre Emilie. A la fin du match j'ai senti une douleur et ce matin j'avais toujours mal. J'ai déjà été blessée au genou gauche assez souvent et là c'est le droit, voilà la bonne nouvelle du jour... (sourire ironique). Evidemment c'est frustrant mais je ne bougeais pas bien voire pas du tout ce matin à l'entraînement. Je voulais faire de mon mieux pour le public et si j'avais été à 80% j'y serai allée. Mais là j'en étais très loin alors il n'y avait aucune chance.» Diminuée, elle a donc préféré ne pas prendre de risque en vue de son prochain tournoi, elle qui n'a pas été épargnée par les blessures ces dernières saisons.

Mais la n°1 mondiale ne semblait pas non plus très inquiète et pensait que quelques jours de repos suffiraient. «Je vais faire des soins ces deux prochains jours et m'assurer que tout est en ordre pour mon prochain tournoi qui commencera bientôt. Je pense que c'est vraiment juste une question de quelques jours de repos. Peut-être que si j'avais eu un peu plus de temps pour récupérer j'aurais pu m'en sortir, mais là ce n'était vraiment pas possible. Je suis désolée pour les gens qui se sont déplacés mais je n'avais pas le choix.» Williams, victorieuse à Coubertin en 1999 et 2003, a été contrainte à l'abandon désormais lors de ces deux dernières apparitions, puisqu'en 2005 une gastro-entérite l'avait empêchée de jouer son quart contre Dinara Safina. Dementieva, elle, jouera donc la première finale de sa carrière à l'Open GDF Suez. La Russe, cette saison, continue d'enchaîner après avoir déjà remporté deux titres, à Auckland et Sydney, et disputé une demie à Melbourne.

Carole BOUCHARD, à Coubertin.

http://www.lequipe.fr/Tennis/breves2009/20...-en-demies.html

» Fed Cup 2011 : 1er tour Russie / France